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Les patriotes algériens savaient merveilleusement dire : « Partez ! »

M. Rouanet a joué au patriote Marchal le mauvais tour de lire à la tribune un article écrit par ledit Marchal sur ce thème : « Partez ! » Ou plutôt : « Vous êtes partis ». C’est, en effet :


« La phalange algérienne, nos amis, sont partis.

« Qu’ils reçoivent encore une fois les adieux de ceux que des liens trop étroits retiennent sur ce rivage…

« … Nous les envions parce qu’ils vont, sans nous, défendre, venger et sauver la patrie.

« Deux dangers se disputaient notre courage ; l’un nous appelait là-bas, l’autre nous appelait en Algérie. Le cœur navré nous les avons laissés courir au plus grand. Nous avons à combattre ici d’autres ennemis, traîtres à la République, qui se dissimulent dans l’ombre, qui se cachent derrière leur lâcheté pour frapper dans le dos.

« … Que la réaction et les réactionnaires tremblent et rentrent sous terre devant notre front de bataille et devant notre attitude énergique et résolue.

« Comme nos amis, jurons de vaincre ou mourir, et nous vaincrons. »


M. Marchal voulait bien risquer la mort en votant, mais pas en combattant les Prussiens. Il y avait, comme cela, des quantités d’Algériens, car la proportion de ceux qui s’engagèrent fut lamentable. On peut en juger au nombre connu de ceux qui restaient… pour voter… car ils ne sauraient alléguer le prétexte de l’insurrection indigène. Personne ne croyait à un soulèvement arabe.

Quand le gouvernement voulut envoyer en Algérie les soldats laissés en liberté par les Prussiens sous promesse de ne plus servir dans la guerre, les Algériens protestèrent violemment, affirmant qu’il n’y avait pas besoin de troupes en Algérie.

Les patriotes, style Marchal, demeurèrent en