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Pour cette bonne parole M. Loubet embrassa Mlle Malleval. Les Français d’Algérie n’ont pas changé d’âme. L’Algérie n’est pas une autre France. C’est une France seconde…

Et je ne veux point qu’on raille. Ils sont ridicules ces vers de M. Malleyal, de Blidah. Mais combien touchants… Nous verrons plus loin des gens odieux qui fièrement nous diront : « Oui, nous sommes autres. Oui, nous avons une mentalité nouvelle, une âme nouvelle et nous valons mieux que vous… nous, sommes les néo-Français… » Mais celui-là, ce bon professeur de Blidah, ce brave homme, il est Français, et ce n’est pas seulement pour le souci d’une pauvre rime qu’il parle de la Gaule ; il en vient ; il y tient ; elle a son esprit ; elle a ses yeux… il veut en garder l’âme.

Les professeurs d’énergie nous disent que vouloir c’est pouvoir. Est-ce le cas du Français d’Algérie qui veut… ne pas avoir la « mentalité nouvelle » ?


CHAPITRE VI

Faut-il, pour exposer les résultats, d’une étude de psychologie sociale, employer la forme du roman à la mode, ou bien se contenter philosophiquement de la vieille, classique et simple analyse documentaire ?


Sous le prétexte que Balzac eut génie, Zola puissance et quelques autres succès, nous serions, paraît-il, condamnés au roman, toujours et encore, sous peine de pouvoir intéresser le public à l’étude des mœurs, de l’esprit, de la vie, d’une société. J’avoue que je ne comprends point cela. Même que sur