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d’âme ». En lisant des vers de son papa Mlle Malleval, de Blidah, le murmurait au bon M. Loubet :


Premier Citoyen de l’État,
Le Chef de notre République,
L’Élu, plus grand qu’un potentat,
De la France démocratique,

Merci d’avoir daigné venir,
Pour voir sur la terre africaine
Croître une race d’avenir,
Plus française encor qu’algérienne.

L’Afrique, hélas longtemps du sang
De nos soldats fut arrosée ;
Mais aussi ce levain puissant
L’a pour jamais fertilisée.

Partout d’industrieux colons
Des fiers guerriers ont pris la place,
Et le blé verdit les sillons
Où la brousse couvrait l’espace.

Certes, dans ce pays nouveau,
La surprise en vous a pu naître ;
Mais si, scrutant cœur et cerveau,
Votre œil au fond de nous pénètre,

Pour saisir, en son jour réel,
Le monde algérien qu’on diffame,
Vous verrez qu’en changeant de ciel
Pas un de nous n’a changé d’âme.

Puis, à nos frères toujours chers
Vous irez porter l’assurance
Que, vers le Sud, delà les mers,
Il est une seconde France

Où vit le culte des aïeux,
Où de vrais enfants de la Gaule
Sans cesse ont l’esprit et les yeux
Dirigés vers la Métropole…