Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rage, de laborieuse ardeur dans l’œuvre dont ils ont été chargés.

« Et quant à moi je puis le dire, je ne connais pas d’homme qui mérite davantage le nom de bon ouvrier, de bon agriculteur et de bon Français qu’un colon d’Algérie. »


C’est l’idée qu’a reprise M. Caillaux : « Un peuple jeune, débordant de vie. » C’est ce qu’avait proclamé Jules Ferry : « Des vertus le colon en a beaucoup, il a toutes celles du travailleur et du patriote. » C’est pour cela que M. de Peyerimhoff en fait le « gardien du génie français ». L’éminent directeur de l’agriculture algérienne disait en effet le 11 mars 1904 aux Délégations financières :


« … Ces concessions qu’on appelle des concessions gratuites ne sont pas des libéralités unilatérales et, en réalité, elles ne sont pas gratuites. Ce sont des contrats par lesquels vous donnez quelque chose à condition que l’on fasse quelque chose. C’est le do ut facias ; ut facias quid des Romains : « Que tu t’installes, toi, ta femme et tes enfants, sur ta concession, que tu la cultives, que tu sois ainsi le ressort du développement économique du pays et que dans la mesure de tes moyens tu gardes, là où on t’a placé, le génie français. »


Comme il est un ressort, en lisant ces belles phrases, le colon se détend, se redresse. L’avenir seul avec certitude à nos fils montrera si ce ressort a gardé plus fidèlement notre génie que M. de Peyerimhoff n’a compris celui de notre langue. J’adore ce diplomate-laboureur. Il est précieux pour apporter un peu de gaieté. Nous le retrouverons…

Voici de M. Jonnart, en un discours prononcé le 20 octobre 1900 à la réunion d’études nigériennes :


« Il est évident que l’Algérie n’est que le prolongement de la France, si l’on considère simplement les sentiments patriotiques qui animent les Algériens et les attachent à la mère-patrie. Mais l’Algérie a une physionomie originale, dis-