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« … Et la police, tacitement protégée par la haute administration, excite, encourage et prête la main à ce ramassis de brigands, à cette lie de la population européenne, qui ne vient échouer dans les villes algériennes que « quand elle a tout perdu et qu’elle n’a plus d’espoir… que dans le mari de Mme Tirman. »

« … Désirez-vous connaître le pays où fleurit l’oranger. »


C’était signé Émile Violard. On m’a dit que cet écrivain est devenu Algérien.

Mais voici des éloges. De M. Wahl :


« Cette population algérienne a ses défauts que le temps et la réflexion pourront corriger ; elle les compense largement par les qualités brillantes et solides qu’elle a reçues en héritage. Elle ressemble à ces enfants remuants, mal élevés, tapageurs, pleins de sève et de santé, la joie et la terreur de leurs mères. La France s’étonne parfois de ces allures impétueuses, de cette intensité de la vie algérienne ; mais elle peut se réjouit, car elle a mis au monde sur la terre d’Afrique un rejeton vigoureux, fortement constitué, taillé pour la lutte et qui ne succombera pas de sitôt dans les combats de la concurrence vitale. »


De M. Cambon :


« On prit l’habitude peut-être de médire, un peu excessive, du colon d’Algérie. Il est évident que les colons d’Algérie, mon Dieu ! ont les défauts des gens d’initiative et des jeunes gens.

« Ils forment une jeune nation ; ils confondent quelques fois la violence avec l’énergie, ils se plaisent à dire beaucoup de mai d’eux-mêmes de peur que d’autres en disent avant eux et ils aiment à attaquer avec ardeur toujours, avec injustice quelquefois, ceux qui sont chargés de les administrer. Ils suivent op aisément et trop facilement les donneurs de conseils, soit dans la presse, soit ailleurs, et ils ont pour les politiciens une estime que l’expérience ne leur a pas encore fait perdre.

« Ce n’est pas une raison parce qu’ils ont ces légers défauts de jeunesse, pour que nous ne rendions pas hommage à tout ce qu’ils ont apporté de génie, de dévouement, de cou-