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la notion de l’acclimatement a mis longtemps à se répandre et les observations qui en sont la conséquence on commence aujourd’hui seulement à les noter avec méthode.

Les feuilles de démographie permettant de « suivre » complètement la race n’ont paru que cette année dans les statistiques algériennes et ne portent que sur le deuxième semestre 1902. Quand on pourra les étudier sur une portée de plusieurs siècles on dira, en sachant ce que l’on affirmera, vers l’an 2150 ou 2200, si le peuplement français a pris ou n’a point pris en Algérie, s’il y a ou s’il n’y a point acclimatement. Aujourd’hui, l’écrivain sérieux ne peut parler que de transplantation, ne peut noter que des phénomènes, que des faits de transition. Le définitif sera pour plus tard.

Je ne sais pas si le Français, fils de Français, existera dans deux siècles, ni, s’il existe, ce qu’il sera, comment il aura été modifié par son adaptation au nouveau milieu.

Mais je sais que dans sa transplantation d’aujourd’hui, qui est la crise d’où sortira ou ne sortira pas l’acclimatement, par cela même qu’il est dans une crise tenant d’un milieu différent de son milieu « d’origine », il n’est plus le même homme qu’en France, et dans ce que l’on est convenu de nommer son moral et dans ce que l’on dit son physique.

La différence physique, ce que les médecins réunissent dans l’expression « habitude extérieure », frappe déjà l’observateur. Comparez dans les régiments algériens les sous-officiers, les hommes du contingent métropolitain et ceux du recrutement local. Très rapidement on les distingue.

Dans quelques familles de colons — je néglige ici l’élément étranger — il y a des types magnifiques