Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pule que la force de Rome avait péniblement accrochée à la terre africaine, et qui disparut sans avoir pris racine, emportée, comme elle avait été apportée, par l’orage.


CHAPITRE IV

Les transformations physiques du type ethnique dans la transplantation.


J’emploie à dessein le mot transplantation et non celui d’acclimatement. Des hommes politiques peuvent dire en leurs discours, des journalistes en leurs articles : les Français acclimatés en Algérie. Des hommes sérieux ne peuvent pas dire cela.

L’acclimatement d’une race est un fait qu’on ne raisonne point ; c’est un fait que l’on constate. Pour les régions intertropicales on à constaté que les races blanches ne s’acclimatent point. S’il s’agit donc du peuplement français de l’Indo-Chine, de la Guyane, même des Antilles, nous pouvons dire : il est impossible, parce que cette impossibilité a été constatée.

Pour des régions comme l’Afrique du Nord, nous ne pouvons dire ni s’il est possible, ni s’il est impossible. Car l’expérience n’est point faite. Nulle expérience similaire n’est faite. Celle de Rome est imprécise. Nous savons seulement ce que j’ai dit plus haut, que des Méditerranéens, dont nous ignorons les races, furent portés sous le nom romain en Afrique et qu’ils en disparurent. Par la guerre ? Par les révolutions ? Par le climat ? Nous avons la certitude des résultats des guerres et des révolutions qui furent notés par les historiens. Mais nous ne savons rien de certain pour ceux du climat. Car, bien que les écrits d’Hippocrate soient fort anciens,