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des splendeurs latines de l’Afrique romaine par des diplomates comme M. Millet, par des historiens comme M. Boissier, remontez aux sources, voyez quel ignoble personnage était devenu le « soi-disant » Romain d’Afrique. Et, si après sa morale et sa vertu vous étudiez sa politique, vous verrez avec quelle impatience il supportait le joug de la métropole, Rome ou Constantinople ; combien de libérateurs surgirent ; combien d’empereurs l’Afrique donna, voulut donner ; M. Max Régis n’est pas un phénomène nouveau. Et si vous relisez, si vous lisez, vous verrez également comment les Méditerranéens devenus Africains, lorsqu’ils ne luttaient point contre la métropole se déchiraient entre eux. Combien l’homme féroce en Europe le devenait plus en Afrique, et l’exaspération des haines sur tout prétexte, politique ou religieux. Les persécutions, la sauvagerie et l’orgueil. J’ai senti revivre cela, quand sur les murs intérieurs de l’altière cathédrale de Saint-Louis de Carthage, peinturlurée en sérail américain, j’ai lu, pleine de superbe, l’inscription du pontife exaltant la primatie de son église rivale de toutes, supérieure à toutes…

M. Jonnart nous a dit que ce pays pourrit très vite les vernis et que c’est très désagréable pour les entreprises de chemins de fer, que les métaux même… Et les âmes ! Qu’y devint l’âme romaine ?

Non, non. Je vous en prie, si vous me voulez donner espoir en l’avenir de ma race sur ce sol maudit, jamais plus ne me parlez de Rome… Quand l’Afrique apparut bien romaine on disait de ses colons : «  Difficile inter eos invenitur bonus, tamen in multis pauci boni esse possunt. »

Jamais, vous dis-je, ne citez plus Rome. Car l’exemple de Rome vous condamne. C’est de la cra-