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splendeur d’Antioche, elle passait cependant pour la seconde ville d’Occident et les contemporains la nommaient la Rome d’Afrique.

« … Cette riche capitale quoique asservie présentait encore l’image d’une république florissante…

« Une subordination régulière d’honneurs civils s’élevait depuis les commissaires des rues et des quartiers jusqu’au tribunal du premier magistrat, qui, avec le titre de proconsul jouissait du rang et de la dignité d’un consul de l’ancienne Rome. Des écoles gymnastiques étaient ouvertes à la jeunesse et on enseignait publiquement les arts libéraux, la grammaire, la rhétorique et la philosophie en langues grecque et latine…

« Un port vaste et sûr facilitait le commerce des habitants et attirait celui des étrangers. La réputation des Carthaginois n’était pas aussi brillante que celle de leur ville ; le reproche fait à la foi punique convenait encore à la finesse et à la duplicité de leur caractère. L’esprit du commerce et l’habitude du luxe avaient corrompu les mœurs ; mais les vices les plus odieux, contre lesquels Salvinien, prédicateur de ce siècle, s’élève avec véhémence sont le mépris coupable des moines et la pratique criminelle du péché contre nature. »


Et, comme si cela ne suffisait point, Gibbon ajoute :


« L’auteur anonyme de l’Espositio totius mundi compare dans son latin barbare le pays avec les habitants et, après avoir reproché à ceux-ci leur manque de bonne foi, il dit froidement difficile autem, inter eos invenitur bonus, tamen in multis pauci boni esse possunt. »


Puis :


« Salvinien assure que les vices particuliers de tous les pays se trouvent rassemblés à Carthage. Les Africains s’enorgueillissaient de la pratique de leur vice favori. Et illi se magis virilis fortitudinis esse credebant qui maxime viros fæminei usus probrositate fregissent… »


Oui. Sans vous contenter de l’idée mise en vous