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Peut-être s’agit-il des premiers morts de la race qu’on veut fixer en pays nouveau. Alors, voici. J’ai trouvé, en étudiant les travaux d’un homme qui n’est pas un ennemi de la colonisation, dans le livre de Jules Ferry sur le Tonkin, un chiffre à retenir et qui nous servira lorsque nous établirons le bilan de l’œuvre française en Algérie. Retenez-le donc :


« À prendre l’Algérie, il faut compter que 160.000 soldats et autant de colons y ont péri, soit 300.000 morts. » (Jules Ferry, Le Tonkin et la mère-patrie, page 400.)


300.000 Français vigoureux, solides, des hommes jeunes, des hommes mûrs qui étaient forts pour la guerre, qui étaient forts pour le défrichement, qui avaient du sang, du nerf, des générateurs… 300.000… et nous avons de bonnes unies qui s’étonnent des diminutions de la natalité française…

Mais il y a compensation… la France d’Algérie, cette France féconde qui a déjà les 400.000 citoyens de M. Doumer… et qui va se multiplier comme la postérité d’Abraham.

Je vous prie de négliger tous les savants tableaux, tous les ingénieux calculs, toutes les conclusions doctorales des manieurs de chiffres et de lire dans le volume Statistique générale de l’Algérie, année 1900, publié en 1902, à la page 34-35, le tableau récapitulatif de la population de l’Algérie, dénombrement de 1901.

Vous voyez : population totale : 4.723.000. Décomptez :

Les étrangers, c’est : 245.853 ;

Les juifs, c’est : 57.132 ;

Nos sujets : 4.072,089 ;

Les étrangers naturalisés : 71.793.

Et pour les Français d’origine, c’est :