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n’ait pas de scrupules et commette des actions comparables à celles que l’on flétrit ailleurs, c’est insulter la France. Prêcher la guerre pour le souci d’affaires est le plus odieux forfait que puisse commettre un homme. Je ne vois pas de nom pour qualifier comme ils méritent de l’être les gens de l’école de Chailley-Bert qui, froidement, sachant qu’ils ont influence, qu’on les entendra, disent : « N’ayez donc pas de scrupules, prenez ce qui vous plaît », quand prendre c’est faire la guerre !

Quand ce conseil écrit dans un bureau tranquille, après conversation avec gens d’affaires, si on l’écoute, ce sera toutes les réalités qui tiennent en ce mot : guerre !

Les mères détestent la guerre. Leur haine, leurs malédictions s’en vont à quelque chose de mystérieux, elles ne savent à quels ON. Ces ON, dans nos guerres coloniales, je veux leur dire ce que c’est, qu’elles en sachent le nom… pour leurs prières. C’est le mort, le Jules Ferry, à qui l’on élève des statues. C’est les vivants, Étienne, Chailley-Bert, pour ne donner que les deux étiquettes en vue, les deux drapeaux.

Et encore, Étienne vaut mieux que l’autre. On le dit cynique. Ce n’est pas vrai. Toujours il rend hommage au droit en essayant de nous trouver quelque droit sur les pays qu’il veut que nous prenions. Les autres ne s’embarrassent plus de ces vains scrupules. Il en a encore le préjugé. Et c’est ce qui fait que, tout en stigmatisant l’odieux de sa politique, on est disposé pour lui à quelque sympathie. Mais combien étrange sa théorie des droits :

« Nous ne saurions perdre de vue, a-t-il dit dans la Revue saharienne, nous ne saurions perdre de vue les droits que l’homogénéité de notre empire africain nous crée sur les