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« À ce que nous avons déjà nous souhaitons le complément nécessaire.

« Le Maroc doit être à nous…

« Le Siam doit être à nous…

« Qu’attendons-nous pour agir ? Aurions-nous des scrupules ?…

« Le temps est passé d’être les gendarmes du droit sur la terre. Cette politique glorieuse ne peut plus être la nôtre, nous le savons. Pratiquons donc une politique fructueuse. Travaillons pour l’avenir de notre nation. Agissons. »

Je sais bien que ces abominables théories sont couvertes par l’autorité du grand Jules Ferry, dont les voleurs s’honorent tous d’être les disciples…

À la Chambre des députés, le Maître avait dit, le 5 novembre 1881, parlant de la Tunisie : cette côte illustre, riche et si tentante. En une seule phrase est ainsi ramassée la mentalité vaniteuse de nos conquérants bourgeois. Cette côte est illustre, nous nous ennoblirions ; cette côte est riche, nous ferions la bonne affaire en la prenant ; elle est tentante, cédons à la tentation. Prenons, prenons… C’est le credo du parti : prendre !

Et quand le Chailley-Bert nous montre en bavant de convoitise le Maroc, le Siam… il ne veut pas que nous ayons des scrupules à prendre, « car le temps est passé d’être les gendarmes du droit sur la terre ».

Quand donc enverra-t-on les gendarmes pour mettre de tels écrivains hors d’état d’exercer leur métier d’excitation à l’assassinat des citoyens des autres pays ? C’est des malfaiteurs nationaux. Leur crime est plus infâme que tous ceux que l’on peut imaginer. Mettre dans l’esprit des gens simples que d’aller prendre un pays parce qu’il est riche constitue belle et patriotique entreprise : je dis que c’est un crime de lèse-patrie. Vouloir que la France