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nais, de cette organisation de la colonie saharienne, pour laquelle le gouverneur général de l’Algérie lui a donné toute sa confiance.

J’ai nommé M. le général Lyautey.

Une des plus caractéristiques et une des plus sympathiques figures de ce temps. Après avoir été le Tonkinois, le Malgache, il est aujourd’hui l’Africain. Mais un Africain tout différent des hommes de guerre illustres qui l’ont précédé. Il est même curieux, à ce propos, de constater combien, en même temps que les idées, les types physiques se sont modifiés dans cette armée d’Afrique. Ainsi, voyez la série des maréchaux et des généraux dont les portraits et les statues figurent au palais d’Alger. La force guerrière en paraît lourde, et sur les masques des plus nobles, des plus aristocrates, les qualités qu’ils déployèrent en gouvernant semblent traduites par de la roublardise un peu bourgeoise.

M. Lyautey est un type en même temps plus vigoureux et plus fin.

Ses idées de soldat : lisez son beau livre sur le rôle social de l’officier.

De colonial. Rappelez-vous qu’il servit avec Galliéni, qu’il est de son école. Autrefois, lors d’une campagne pour un changement de notre politique à Madagascar, j’ai dit ce qui caractérise cette école. Je le résume dans une brève formule. « Ni exploitation, ni assimilation, association. » « Ni excès de force, ni faiblesses de sentiments, raison. »

M. Lyautey voudrait réaliser aujourd’hui la même politique dans le Sud oranais. Il voudrait que les tribus s’administrassent et se défendissent sous notre conseil plus que sous notre action.

Ainsi Figuig, il ne demande pas que nous y allions. Il lui suffit que nous soyons à Beni-Ounif.