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formules. Tous, Jaurès lui-même, sont partis en taureaux, sur le rouge, ne voyant pas (ou ne voulant pas voir… moi je ne sais pas…) le reste.

La foule est comme ça les jours d’exécution. Elle ne conspue que le pauvre diable de bourreau qui n’en peut mais, oubliant les autres… dont elle est.

Quand on a protesté contre les exécutions du Sud, contre celles qui se préparaient au Maroc, on n’a conspué que le soldat. Personne n’a songé à celui qui fait marcher le soldat.

C’est que celui-là c’était le chef d’orchestre ; il donnait le la dans le concert des gens de paix maudissant les gens de guerre. Elle est bien curieuse, en vérité, notre époque !…

Dans la guerre, pour la maudire nous ne voyons toujours que la satisfaction des instincts meurtriers du soldat, que la récolte de quelques galons, de quelques croix, mais, par toutes les divinités de l’Hadès, que signifie cela en regard des avantages pour ceux qui ne se battent pas, des avantages que je vous ai détaillés dans les chapitres qui précèdent !

C’est ainsi que j’ai été conduit à étudier de très près le rôle de nos soldats d’Afrique en le comparant à celui de nos affairistes africains.

Des éloges de moi sont compromettants.

Si je dis du bien de quelqu’un je crois que je lui rends mauvais service. Près des puissants du moment, dans l’opinion du jour, s’entend… car pour ce qui est de l’avenir… ils dureront glorieux, ceux que j’honore. Aussi malgré que cela risque de les ennuyer quelques jours, comme cela doit les servir toujours, je n’hésite pas à dire le bien qu’il faut dire de beaucoup de nos soldats d’Afrique.

Il y a là comme un esprit militaire nouveau, comme une armée nouvelle.