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rejeter ensuite. Autant que quiconque je souhaite que les juifs marocains soient libres ; de même, je souhaite que tous les hommes de tous les pays soient émancipés. Mais je trouve excessif que l’Alliance israélite se moque de nous, comme elle le fait dans cette question du Maroc, et veuille, ainsi qu’en témoignent les faits, malgré nous, que nous fassions la guerre au sultan, et rende cette guerre fatale.

D’autant plus que, puissante comme elle l’est, un moyen beaucoup plus simple s’offre à elle de réaliser l’émancipation désirée. Obtenir que nous en donnions l’exemple. Les musulmans d’Algérie sont des sujets, qu’elle agisse de toute sa force pour que nous en fassions des concitoyens. Alors, mais alors seulement nous aurons le droit de demander au sultan qu’il n’y ait plus chez lui de différence entre les juifs et les musulmans.

Récemment une note a couru les journaux disant que les banquiers juifs français consentiraient à lancer pour la Russie un emprunt de deux milliards à la condition que les israélites de Russie seraient émancipés. Cette note destinée à préparer l’opinion ne fut pas démentie. Aujourd’hui on dit que c’est fait, que les Rothschild s’allient au tsar.

La banque juive a donc quelque force.

Nous paierons de notre or, peut-être de notre sang, l’émancipation du juif marocain, du juif russe. Je ne dis pas que ce soit trop cher en pensant que la liberté des juifs marocains et russes puisse être pesée en regard d’argent prêté, de sang versé. Non. Mais je persiste à dire qu’il serait beaucoup plus simple, au moins en ce qui concerne le Maroc, de donner l’exemple… en libérant nos sujets musulmans algériens des servitudes que leur impose la fidélité à leur religion. Tant que nous n’aurons pas fait de nos