Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/154

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tempérament et de faire servir sa cause par ceux-là mêmes qui s’en croient les ennemis. C’est une joie de considérer cela dans l’affaire marocaine.

La Revue franco-musulmane et saharienne a publié sur le propos une note fort suggestive et qui complète ce qu’on lira dans mon livre. C’est une étude de M. Carcassonne (septembre 1902). Il y est dit :

« Par la force des choses, détenant en grande partie l’argent et le négoce, ayant établi des magasins de vente dans les centres un peu populeux, faisant colporter leurs marchandises dans les villages les plus isolés, approvisionnant les caravanes et emportant les produits de l’industrie locale, ces relations, par suite, avec les indigènes de tout l’empire chérifien, les juifs marocains ont acquis une importance dont les nations européennes sont appelées à bénéficier pour peu qu’elles sachent le vouloir.

« La France, en particulier, qui s’est assuré par l’honnêteté et la bonne foi de ses négociants d’un côté, et, de l’autre, par sa politique exempte d’agression et de morgue une situation enviable au Maroc, qui est intéressée autant qu’un autre gouvernement étranger à l’extension de son action civilisatrice, doit être persuadée qu’elle doit compter avec eux et sur eux. »

Cela nous est dit par un israélite d’un comité présidé par M. Étienne ; dans sa mission civilisatrice au Maroc, la France doit compter avec les juifs et sur les juifs.

Je ne saurais être suspect de sentiments antisémites ; comme tous les honnêtes gens de mon pays en qui la passion religieuse ou politique n’a pas obscurci le sens critique, j’ai combattu pour la justice lors de la grande crise, et combattu de manière à ne recevoir que des coups, pas autre chose… Je n’ai pas changé d’opinion ; je n’en changerai jamais ; les vérités du droit humain sont comme les vérités mathématiques, on ne peut les admettre un jour, les