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CHAPITRE XVII

La libération des juifs et l’action française au Maroc.


Il y a cependant une mission libératrice de haute humanité dans l’action où les forces d’affaires engagent notre pays au Maroc, avec une si remarquable logique dans le dessein, avec une si admirable ténacité dans l’effort et la merveilleuse souplesse de moyens que découvre l’événement. Cependant personne n’en parle[1]. On dit vaguement humanité. On ne précise pas. J’ai indiqué dans mon livre sur le Maroc que c’est le juif marocain dont l’Alliance israélite a entrepris la délivrance et qu’elle entend y employer toutes les forces de la France.

Je ne reviendrai donc pas sur cette question, mais je note que l’Alliance israélite a su réaliser l’union des antagonismes les plus irréductibles pour l’action contre le Maroc. Les gens d’affaires, qui sont plutôt philosémites, marchent pour le bénéfice d’affaires. Les antisémites, qui sont nationalistes, chauvins, belliqueux, ont marché pour l’honneur, pour le drapeau ; c’est eux qui servaient le mieux le dessein de l’alliance, car l’action militaire immédiate ne leur déplaisait point. Et cette action militaire est nécessaire pour le résultat que poursuit l’alliance. L’action « pacifique », acceptée par les humanitaires, est conduite de telle façon qu’elle prépare l’action militaire. Le juif a le secret de faire marcher les gens suivant leur

  1. Ceci était écrit lorsqu’a paru dans le journal le Maroc français une très suggestive étude sur la question des juifs au Maroc, étude dont l’importance ne fut point appréciée comme il convenait par la presse quotidienne.