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l’ensemble des cas de notre politique, il serait peut-être cruel, et sans aucun autre profit que l’hommage platonique à la vérité, de dissiper les illusions de notre peuple sur les réalités algériennes. Il serait impolitique de fouetter le troupeau que, bon berger, vous essayez de ramener et de maintenir dans le devoir français, maintenant qu’en ce devoir le pâturage est plus maigre. Il serait mauvais d’écrire… ce qu’on lira dans cet ouvrage.

Mais il ne s’agit pas que de l’Algérie. Il s’agit de la France et des fautes que la France est sur le point de commettre au Maroc en s’autorisant des résultats de la conquête et de la colonisation de l’Algérie qu’on lui dit et qu’elle croit heureux.

Alors qu’ils sont :

20 milliards et plus, inscrits à la dette publique, dont nous payons annuellement les intérêts ;

300.000 mâles enlevés à la repopulation de la France… par la mort ;

Création d’une nationalité musulmane de quatre millions de sujets hostiles au dominateur.

Cela pour la possession précaire d’une colonie où l’élément français disparaît dans l’immigration hispano-maltaise, où les budgets sont en constant déficit et où la dette hypothécaire mène à la faillite la production privée.

Dire cela, Monsieur, je le sais, peut rendre plus pénible cet apaisement algérien à quoi vous avez si généreusement voué votre activité ;

Peut aussi compliquer l’ingrat problème de l’équilibre de vos budgets qui ont besoin du crédit, puisque l’Algérie répugne aux impôts nouveaux ;