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rêts de l’emprunt, cela avait été indiqué par le sénateur Treille (6 décembre 1902).


« L’Algérie, disait ce vénérable au Sénat, achète au Maroc pour 16.107.000 francs. La plus grande partie de cette somme est représentée par des moutons qui sont entrés, en 1901, au nombre de 290.000 sans acquitter de droits. Il me semble qu’on pourrait, peut-être au moyen de taxes douanières, tenir ces tribus qui nous récompensent si mal de notre bienveillance et de notre générosité. »


Ces taxes que M. Treille demandait pour punir les Marocains, on nous les annonce maintenant pour payer les coupons de l’emprunt.

Le vénérable sénateur Treille ne se doutait point de ce résultat. L’étranger l’escomptait. Comme au fond il fait les affaires du syndicat de l’emprunt, les gens clairvoyants qui le prévoyaient l’ont en vain dénoncé.

Que notre protectorat serve les intérêts étrangers, voici :

L’emprunt garantit le remboursement des créances actuelles. Le protectorat garantit celui des créances à venir, de toute nature. Que l’ordre soit troublé, les étrangers molestés, ce n’est plus au sultan que les gouvernements de ces étrangers s’adressent, mais à nous. Les puissances ne nous ont-elles pas reconnu sur le pays un protectorat bâtard ? Mais comme les Marocains ne nous ont, eux, accordé nulle influence politique ni administrative, qu’ils se considèrent toujours comme absolument indépendants, notre ministre est obligé de prendre la route des suppliants pour aller présenter au sultan les réclamations étrangères. C’est le cas pour son voyage vraiment humiliant de janvier 1905.

Mais les groupes d’affaires qui se sont partagé le Maroc sont contents.