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« Ces tribus qui n’obéissent à personne, encore moins peut-être à l’empereur du Maroc qu’à tout autre, ne sont composées que de pillards et de bandits et je suis surpris qu’on n’ait pas trouvé jusqu’à ce jour un moyen efficace pour les dompter, puisqu’elles nous récompensent si mal de tout ce que nous faisons pour elles en Algérie. »

Et le sénateur Saint-Germain clamer :

« Nous espérons que cela viendra bientôt… »

Février 1905, à la date où je relis mon ouvrage cela n’est pas encore arrivé.

Mais en décembre 1902 les intéressés avaient le droit d’afficher leur espoir que cela viendrait bientôt.

Car on avait tout préparé pour cela.

Un accord secret entre la France et l’Espagne était signé pour une action militaire commune et un partage ultérieur. Récemment le Correspondant a publié le texte de cet accord que je dénonçais fin 1902. Lisez le journal le Maroc français, numéros 3 et 4, et les diverses notes qu’il publia.

Les intérêts privés qui se sont adjugé l’exploitation du Maroc, suivant la méthode classique, ancienne, traditionnelle, voyaient la guerre condition nécessaire du succès de leurs « affaires ».

Le coup, dénoncé à temps, ne put être fait.

Ni le public ni le Parlement n’admettaient qu’on nous engageât cette fois dans une guerre par surprise.

Alors changement de méthode.

Les mêmes gens, qui se montraient belliqueux, du jour au lendemain, devinrent les bons apôtres de la pénétration pacifique. Et une thèse d’une immoralité aussi révoltante que celle de la guerre fut soutenue :