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Si les intérêts miniers n’exigeaient point l’occupation, les autres la voulaient. Et nous l’avons. Le ministère des colonies a pu éviter la charge de la Maurétanie occidentale. Sa Majesté Jacques Ier n’a pas l’air très disposé pour le moment à aller prendre possession de son empire. Le gouvernement général de l’Algérie, lui, n’a pu esquiver l’obligation de garder les territoires de l’Extrême-Sud.

Mais comme ces territoires coûtent, ne rapportent rien ou presque, l’Algérie qui a son budget spécial n’en veut pas. On en a fait une colonie distincte (Loi de décembre 1902), qui a « la personnalité civile, un budget autonome… avec subvention de la métropole ».

C’est un nouveau déficit annuel et progressif.

Et je crois qu’après ce qu’on vient de lire il est évident que la cause en est beaucoup moins le souci de la mission civilisatrice de la France que celui d’intérêts très particuliers.


CHAPITRE XVI

Les affaires d’Algérie et celles du Maroc.


Il en est de même pour la cause de nos affaires actuelles du Maroc.

Plus haut j’ai dit qu’en un livre portant la date de 1903 et publié en décembre 1902 j’avais exposé les éléments de cette question, et j’en ai cité quelques-uns.

La guerre à cette époque était voulue, préparée. La division d’Oran attendait le signal de prendre campagne… On avait pu entendre, à la tribune du Sénat (6 décembre 1902), le sénateur Treille (Alcide) s’écrier :