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CHAPITRE XI

Sur les affaires de chemins de fer.
Les transsahariens.


Le prétexte de sécurité militaire, de nécessité politique permet de conquérir et d’occuper sans nul souci de la valeur intrinsèque du pays conquis, occupé. Il satisfait la classe des gens qui vivent directement du conquérant, de l’occupant. Que le pays soit riche ou pauvre il y amène ensuite forcément le chemin de fer. Et c’est la satisfaction d’une autre classe de gens également puissants. Lorsque le contribuable se plaint des frais d’occupation, il lui est démontré que ces frais seraient réduits par la construction d’un chemin de fer. Et on fait le chemin de fer. C’est ainsi que le Transsaharien est aujourd’hui amorcé par le Sud-Oranais.

L’idée d’un transsaharien est depuis longtemps admise. Il faut un Transsaharien. Depuis longtemps c’est un des articles de notre Credo colonial.

S’il n’y avait eu qu’une province en Algérie, qu’un point de départ, il est probable que depuis longtemps le transsaharien serait fait.

Mais il y a trois provinces, trois points de départ, trois groupes d’intérêts, c’est pour cela qu’un transsaharien n’est pas encore fait. La discussion sur les propos des ressources des pays traversés et des points d’aboutissement, ressources qui logiquement devraient décider en matière de tracé des chemins de fer, menaçait de durer longtemps.

L’occupation de l’Extrême-Sud oranais et du Touat a résolu le problème. Il ne s’agit plus d’un chemin de fer pour l’exploitation de ressources na-