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ferons jaillir les nappes artésiennes et nous écouterons le coq gaulois nous chanter, du haut des kasbahs des oasis, sa plus sonore et plus joyeuse fanfare. »


Comment après de tels cocoricos trouver plus salée que l’eau des nappes artésiennes la note des chameaux convoyeurs… et le reste ?… cocorico !… Paie, bon peuple, paie toujours… tu n’es pas content ? ce n’est point possible ! on t’a chanté cocorico.

Un coup de clairon. Puis un discours d’Étienne (car il y a toujours un discours d’Étienne) et la parade est finie. Passe à la caisse.

Le voici l’inévitable. En 1900. Dans le Bulletin du Comité de l’Afrique française :


« … L’Algérie est pour la France le pivot d’une politique africaine. Elle doit être pour la patrie française, non seulement un surcroît de richesses, mais aussi la base solide sur laquelle doivent s’appuyer les conceptions générales d’une politique active et pénétrant dans tout le continent africain.

« … Cette politique se dessine…

« Désormais l’Algérie est, on peut le dire, reliée au Soudan et au lac Tchad ; désormais l’Algérie prend sa place dans la politique du monde. »


Et c’est l’idée de l’empire africain. Le Figaro publie des articles sous ce titre. Le Comité de l’Afrique française indique ce qu’il faut : « Percer le Sahara par une ligne de postes d’une berge à l’autre. »

Et ça y est. « En dépit des esprits toujours hésitants », comme dit Étienne, on a réalisé la série d’opérations énoncées dans le chapitre qui précède.