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et les eaux qui leur sont nécessaires. Les deux souverains exerceront de la manière qu’ils l’entendront toute la plénitude de leurs droits sur leurs sujets respectifs…

« Art. 5. — … Les ksour qui appartiennent au Maroc sont ceux de Yiche et de Figuig…

« Art. 6. — Quant au pays qui est au sud des ksour des deux gouvernements, comme il n’y a pas d’eau, qu’il est inhabitable et que c’est le désert proprement dit, la délimitation en serait superflue. »


On ne parlait pas du Touat en ce traité, pas plus d’ailleurs que de Tombouctou, où s’exerçait l’autorité du Maroc, parce que ces régions étaient séparées de l’Algérie par le désert comme par une mer et que jamais les Turcs, dont la France prenait la succession dans le traité de 1845, n’avaient songé à ces pays d’au delà le désert.

L’idée de tout le monde alors (et, si quelqu’un avait osé faire prévoir ce qui se passe aujourd’hui, la nouvelle conquête aurait été abandonnée sous une poussée de l’opinion publique, en ce temps plus puissante qu’aujourd’hui), l’idée admise c’était que l’occupation de l’Algérie serait bornée par l’étendue des terres fertiles ; qu’on imiterait l’exemple du Turc ; qu’on resterait comme lui dans la zone marine ; qu’à peine on aborderait la zone montagneuse ; que jamais on ne se risquerait sur les Hauts Plateaux ; encore moins dans le Sahara.

C’était l’idée raisonnable.

Pourquoi l’a-t-on abandonnée ? Pourquoi s’est-on avancé dans le Sud ?

Ce ne pouvait être pour y chercher de nouvelles terres de colonisation. La montagne ne peut nourrir plus d’indigènes que ceux qui alors y habitaient. Le climat et le sol des Hauts Plateaux ne permettent pas qu’on y fasse autre chose que ce qu’y faisaient alors les indigènes, c’est-à-dire faire paître quelques trou-