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gulières, et tout cet argent est gaspillé en traitements de toute sorte alloués à une légion d’employés communaux qui sont les véritables sauterelles de l’Algérie…

« Les comptabilités fantaisistes, les comptabilités criminelles comme celle de la voirie dans le département d’Oran, tout cela a une répercussion immédiate sur les bordereaux de nos impositions…

«  Certes, les conseils généraux, les conseils municipaux peuvent faire assaut de générosité et de prodigalité ; il n’en coûte guère aux électeurs qui les nomment ; quand la caisse est vide, c’est peu, ce sont les millions de petits contribuables français déjà écrasés d’impôts qui ont l’obligation de la remplir…

« Aussi je ne puis admettre les protestations indignées, bruyantes de certains conseils municipaux et de certains conseils généraux d’Algérie, qui, dès qu’un membre du Parlement, dès qu’un rapporteur du budget veut s’immiscer dans leurs affaires, mettre ordre aux abus, aux gaspillages qu’il constate dans la gestion des budgets locaux, parlent fièrement de leurs droits violés, de leurs attributions méconnues, de leur liberté entravée…

« Je n’ai pas la pensée de heurter, de froisser les colons, mais j’ai la préoccupation d’éviter de nouvelles charges aux contribuables français, à ces millions de paysans et d’ouvriers qui fléchissent sous le poids de l’impôt, mais qui sont patriotes, qui versent sans murmurer leur obole pour toutes les entreprises dont le but est d’ajouter à l’honneur du nom français, de faire la patrie plus grande, mais qui, assurément, n’entendent pas s’imposer des sacrifices et des privations pour que, au delà des mers, leur argent soit dépensé sans contrôle et gaspillé en fantaisies électorales…

« Le système actuel qui fait de l’État une sorte de providence toujours secourable, toujours bienveillante, le système des subventions à jet continu dispense les électeurs et les élus de tout effort, de toute initiative, de tout contrôle et de toute moralité… »


L’immoralité algérienne, Monsieur, vous indignait ; vous la connaissiez bien et vous la flétrissiez