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section d’artillerie ayant mis en batterie à 1.300 mètres sur une dune de sable, le feu commença aussitôt. Au deuxième coup une brèche énorme fut pratiquée dans le mur de la grande kasbah sur laquelle on tirait, et les habitants se précipitaient pour la boucher à l’aide de madriers ; c’est alors que des salves d’infanterie furent tirées sur les assiégés pour les empêcher d’exécuter leurs travaux de barricades.

« Le tir des obus à la mélinite continuant, la kasbah fut en partie démolie. Lorsque les brèches furent complètement déblayées sous notre feu, l’infanterie s’élança à l’assaut. C’est alors que l’on put se rendre compte de la puissance destructive de nos canons. Ce n’étaient que cadavres, gens sans tête, sans bras, sans jambes ou éventrés. Hommes, femmes, enfants, chevaux, chameaux gisaient pêle-mêle, morts ou n’en valant guère mieux. Il n’y a eu sur 1.200 habitants que 162 prisonniers. Le reste était mort et a été enfoui dans les fossés. »


Relisez cette fin de lettre…

Vous avez relu…

Cette affaire d’In-R’har a sacré quelques héros. — Parmi les 162 prisonniers qui n’ont pas fui sous l’averse meurtrière ? — Non… de l’autre côté.

Le commentaire du Bulletin

Voici : « Cette lettre relate fort bien cette chaude affaire. »

La « chaude affaire » dans la presse quotidienne eut peine à passer aussi facilement que dans les journaux d’expansion pacifique, civilisatrice, comme le Bulletin du Comité de l’Afrique française. On protesta. Mais les gens du Bulletin veillaient.

Ils écrivirent :


« Un mot sur le combat d’In-R’har. Le chiffre des morts dans cette affaire et surtout le fait qu’un grand nombre de femmes et d’enfants y aient péri amenèrent les journaux qui se sont fait une spécialité de déclamer contre les procédés sanglants de la civilisation à dénoncer la férocité de notre politique.