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« en souvenir » chez eux. Ne chagrinons personne, ils sont trop, ceux que cela ennuierait de penser que la « relique » n’est en réalité qu’une « pièce à conviction ». Il reste si peu de maisons où je puisse aller que cela me les fermerait toutes. Admettons, admettons. Pas un seul des héros des expéditions d’Algérie ne vola quoi que ce fût nulle part…

Cela n’empêche pas que cette guerre ne fut officiellement considérée comme une affaire… et je le répète… c’était les mœurs de l’époque. Il n’y faut voir ni insulte ni reproche pour les héros. Ils étaient de leur temps. La sottise consisterait à les vouloir du nôtre. Le général en chef proposa au gouvernement de donner sur les bénéfices nationaux de la prise d’Alger les sommes suivantes à l’armée : 24.000 francs aux lieutenants généraux ; 16.000 francs aux maréchaux de camp ; 8.000 francs aux colonels ; 6.000 francs aux lieutenants-colonels ; 4.000 francs aux chefs de bataillon ; trois mois de solde à tous les autres.

Mais, à Paris, on était, paraît-il, trop occupé… on ne répondit pas. Les lettres qui vinrent demandaient seulement que M. de Bourmont envoyât des chameaux pour expérimenter l’acclimatement « du vaisseau du désert » sur les sables des Landes. Pendant que M. de Polignac pensait à la Charte, que M. de Bourmont pensait à ses soldats, il y avait dans les bureaux de l’administration centrale un homme des Landes qui pensait, lui,… aux Landes. C’est funambulesque. Mais c’est comme cela. Dans le désarroi de Paris et d’Alger un seul homme ne perdait pas la tête. La révolution menaçait Paris. Les vainqueurs d’Alger demandaient quoi faire de la conquête et priaient qu’au moins on les payât de leur part. La France était en émoi… « Envoyez-nous des