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scandale Bacri, contre l’immoralité de l’expédition d’Alger, y voyant son intérêt, ne tarda point à y trouver celui de la France et la gloire, et l’humanité, et tout le reste…

Et tous ceux qui eurent l’espoir de faire partie de l’expédition et de l’occupation et des expéditions qui devaient suivre, une foule de gens, par eux, par leurs familles, par leurs relations, leurs amis, désirèrent, voulurent la guerre… et du butin… À l’idée de guerre, il faut bien s’en pénétrer, si l’on veut comprendre l’époque, était liée l’idée de butin. Ne protestez point. Rappelez-vous l’expédition de Chine et M. Frey.

Affaire pour les gens qui l’imposaient au pays, l’expédition d’Alger devenait une affaire pour les soldats qui la réalisaient. Je ne veux même point, si cela vous gêne, parler des pillages individuels, du butin personnel. Nous ne rappellerons que ce que personne ne peut nier. On a démenti le pillage de la Kasbah, on a prétendu que nos soldats vainqueurs avaient scrupuleusement respecté la personne et les biens des vaincus. On a fait des guerriers qui avaient pris Alger, après le combat, des saints. Pas de femmes violées. Pas d’adolescents trop brutalement caressés. Pas de coffres brisés… Rien… Rien… Tous les excès commis le furent par les Algériens eux-mêmes. C’est entendu. Je veux bien.

Le sac d’Alger est une légende comme celui du palais d’Été, comme celui de Hué, comme celui de Péking… et tant d’autres. C’est entendu ; de même que toutes les chinoiseries qui font l’orgueil des bonnes maisons de l’Empire et de la République, toutes les « araberies » qui ont brillé dans les familles de la monarchie restaurée furent payées à deniers comptants par les héros qui les rapportèrent