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446 LA QUESTION DU MAROC

Et tout cela, avec des moyens très simples, avec un métier de primitif... mais avec un œil qui voit, avec une âme qui sent, avec un esprit qui comprend, avee une main d’ouvrier sûr de son labeur, c’est-à-dire en peintre qui a toute la vigueur des réalistes, toute la delicatesse des idéalistes, en artiste complet, en Maitre.

Demandez aux pontifesdes académies si avant Noiré il y avait un art exotique... Îls se redresseront dans leur ignorance exotique et vous diront : un art exolique.. oui, Monsieur, celui que nous avons couronné.

Ils ne couronneront pas celui de Noiré. Et Noiré ne leur demande pas cela.

Demandez aux pontifes de la colonisation, à toutes les gloires de nos académies de science pure, de scienee demi pure et de science plus pure du lout, demandez aux parlementaires, aux gouvernementaux et aux administrateurs de la colonisation s’ils connaissent une bonne politique coloniale.

Ils se redresseront dans leur ignorance coloniale et vous diront : « La nôtre Monsieur ! et si vous en voulez savoir la qualité qui, chacun sait ça, dépend du prix, voyez au Budget. »

Que si maintenant vous consultez le budget, vous constaterez, en effet, que leur politique coûte vraiment cher.

Trop cher. C’est pour cela que, moi, je dis qu’elle ne vaut rien.

Et elle ne vaut rien pour beaucoup de causes. Ce livre en vous expliquant nos erreurs marocaines, en vous montrant comment l’aulorilé persévère dans l’erreur (ce qui est diabolique, 6 Revoill) et comment elle lutte contre la vérité, vous a permis decomprendre quelques-

unes de ces causes. Port-Say, septembre 1908. Paris, novembre 1902,