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Puis il y eut un « grain de ferre chaude » qui tomba sur l’embarcation, brûlant tout le monde.

« Nous avons immédiatement sauté à l’eau et plongé, ajoute Chavigny. Quand je remontai pour respirer à la surface, la terre chaude tombait toujours. Elle me brûla la tête et les mains. J’ai plongé de nouveau. Cinq fois, pour ne pas être cuit, j’ai dû repiquer ma tête dans le dessous. Enfin, à la sixième fois, quand je suis remonté, le grain était fini. L’eau de la mer était toute blanche et un peu tiède à la surface.

Sémaphore, 11 mai.

« Le ciel était encore tout noir, plein de nuages sombres qui roulaient. Il n’y avait plus d’éclairs. Il n’y avait plus de bruit. On ne distinguait plus les mornes de Saint-Pierre. On ne voyait plus qu’une ligne de feu le long du rivage, à la place de la ville.