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« Il en descendait, sous des fumées blanches, en fracas, une avalanche de matières noires, une masse énorme de plus de 10 mètres de hauteur, et large d’au moins 150 mètres. Cette masse, sortant du lit de la Rivière-Blanche, roulait contre l’usine… Une armée de gigantesques béliers… La stupeur me cloue sur place.

À l’anse Latouche, 11 mai.

Je ne puis bouger.

Toute ma vie est dans mes yeux.

Mon infortuné fils et sa malheureuse femme courent vers le rivage. Je les vois disparaître derrière l’usine. Aussitôt arrive, passant à 10 mètres de moi… j’en ai senti le vent mortel… aussitôt arrive la boue… C’est un craquement. Tout est broyé, noyé, submergé. Mon fils, sa femme, trente personnes, de gros bâtiments sont emportés par les vagues de l’avalanche.