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sion qui, depuis quelque temps, ont été plantées à l’entrée de presque toutes les habitations du Prêcheur.

Avec le jour, nous apprîmes que Saint-Pierre n’avait pas été moins effrayé que nous ; le bruit y avait été aussi entendu par beaucoup de monde et, au réveil, on avait trouvé les toits des maisons, le pavé des rues, les feuilles des arbres couverts d’une couche légère de cendres grisâtres, qui donnait à la ville l’aspect d’une ville d’Europe, couverte par le givre des premiers jours de l’automne. Cette cendre couvrait aussi toute la campagne placée entre la ville et la Montagne Pelée, le Morne-Rouge, et s’étendait, dit-on, jusqu’au Carbet. La rivière dite Rivière-Blanche, à cause de ses eaux, ne méritait plus son nom, car elle roulait des eaux noires semblables à une solution de cendres ou d’ardoises, dont la trace, à l’embouchure de cette, rivière, se faisait voir au loin dans la mer, comme après les grands débordements.

Ces lignes ont été écrites par M. Leprieur, en collaboration avec MM. Rufz et Peyraud, le premier, pharmacien en chef de l’hôpital de Fort-de-France, le second, médecin, et le troisième, ex-pharmacien de la marine, tous trois chargés d’une mission à ce sujet par le gouverneur.

La Montagne Pelée, de 1.350 mètres, est la plus haute de l’île ; à son sommet se trouve un lac, dit des Palmistes, et qui serait le cratère dont parle la note précédente. Ce lac mesure 150 mètres de circonférence. C’est le seul que l’on connaisse à la Martinique.


XLVI

LES MOUVEMENTS SISMIQUES ET VOLCANIQUES DANS LA ZONE DE MOINDRE RÉSISTANCE


C’est Humboldt, je crois, qui a qualifié de zone de moindre résistance aux efforts d’expansion de la masse