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Avec vous, j’envoie un salut plein d’émotion aux mémoires du gouverneur Mouttet et de Mme Mouttet, du colonel Gerbault et de Mme Gerbault, et de tant d’autres qui ont trouvé la mort en suivant la pensée du devoir. Devant toutes les familles éplorées, je m’incline avec douleur et respect.

Je me joins à vous pour saluer la mémoire de tous nos chers morts.

Et maintenant, ma tâche est accomplie ; je me sépare de vous ayant d’autres devoirs à accomplir en France. Ces devoirs, vous les connaissez ; il n’y en a pas de plus impérieux que ceux que me prescrit la sauvegarde des intérêts de notre malheureux pays.

Je mettrai dans l’accomplissement de mon mandat toute mon énergie, tout mon cœur.


M. le sénateur Knight s’est en effet préoccupé de remplir son mandat au mieux des intérêts de ses mandants. Voici les paroles que le Figaro lui prêtait le 13 juillet.


— J’ai l’intention de prier le ministre des Colonies de demander au chef de la mission scientifique quelle est la situation exacte de la Martinique vis-à-vis du volcan. Je veux qu’il me dise les mesures qu’il compte prendre pour mettre en sécurité la population.

Quant aux habitants de Fort-de-France, qui sont en pleine prospérité, ils se croient en sécurité. Est-il nécessaire d’introduire le doute dans leur esprit ? Ces gens-là sont relativement heureux ; faut-il les affoler en leur disant qu’ils courent un danger ? Pour ma part, je ne l’ai jamais tenté.

Avant d’aborder cette question, il faut que nous soyons fixés sur l’imminence du danger. Si ce danger persiste, l’évacuation de l’île tout entière s’impose, immédiate, dans les quarante-huit heures. Si la Martinique est encore habitable, je demande au gouvernement 40 millions que je répartirai ainsi : 15 millions pour les travaux publics et