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XXXVI

ENCORE MONSIEUR LE SÉNATEUR KNIGHT


J’ai fait la traversée de retour en compagnie de M. le sénateur Knight.

J’ai dit déjà, au cours de ce volume, quelques-unes des « vues politiques » du sénateur, et comment, très violemment attaqué par ses ennemis, il se défend non moins violemment.

Mais il m’a dit aussi beaucoup d’autres choses… non sur l’éruption du 8, car il ne l’a pas vue, mais sur l’état des ruines.

Ses observations concordent à peu près avec celles que j’ai notées, publiées. Une cependant m’a paru étrange.

Le sénateur n’a pas vu de cendres à Saint-Pierre. Et ceci est à noter, ne serait-ce que pour nous montrer combien en ces sortes d’enquêtes la vérité est difficile à dégager et combien les gens les plus perspicaces peuvent quelquefois ne point voir… l’évidence même. Saint-Pierre était couvert de cendres. Tout le monde en a vu. J’en ai vu. La cendre mouillée faisait un épais tapis. Toutes les photographies montrent de la cendre… Et cela n’empêche pas que M. Knight, personnage important, gros commerçant, chef d’un parti politique, sénateur, demain peut-être homme d’État, souvent, très souvent m’a répété qu’il n’y avait pas de cendre à Saint-Pierre !

Cela n’est cependant pas une question d’intérêt politique, il n’y a nul avantage pour personne à nier ou à