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XXXI

LES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DE M. MIRVILLE


Les graphiques des instruments enregistreurs de l’Observatoire météorologique de l’hôpital de Fort-de-France présentent de curieuses particularités.

Coïncidant avec l’instant précis de chaque éruption, il y a des à-coups barométriques hausse et baisse ou baisse et hausse, nul jamais ne le saura, d’une brusquerie instantanée ; à-coups marqués par une verticale d’un centimètre, qui coupe d’un trait sec la course, un demi-centimètre au-dessus et un demi-centimètre au-dessous. J’explique le « nul ne le saura jamais ». La ligne verticale est si brusque, si nette, si instantanée qu’il est impossible de distinguer les trois traits enregistrés dont elle est formée. On ne peut distinguer si elle a commencé par une baisse ou par une hausse du stylet enregistreur ; donc, nul ne saura jamais si les éruptions de la Montagne Pelée, dans leur action sur la pression barométrique, ont provoqué une augmentation instantanée suivie d’une aussi rapide diminution de cette pression, ou inversement une diminution, puis une augmentation. La seule chose certaine, c’est qu’il y a eu une variation excessivement rapide dans les deux sens, variation traduite par une coupure en travers de la courbe enregistrée.

Les éruptions sont aussi notées à l’enregistreur hygrométrique. Elles sont traduites par de brusques descentes de sécheresse, beaucoup plus rapides et plus