Page:Hess - La Catastrophe de la Martinique, 1902.pdf/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXIX

UNE OBSERVATION DE M. MULLER


L’attelage du docteur.
Preuve de la mort instantanée.


Quelques personnes qui ont observé, dès les premiers jours, les cadavres tombés dans les rues de Saint-Pierre, dans celles notamment qui n’avaient pas été semées de décombres, ont cru voir à ces cadavres des attitudes de fuite… et, de leurs observations, on pourrait déduire que les victimes ont vu venir la mort, ont essayé d’y échapper, que les corps brûlés ont été brûlés vifs.

Voici une observation tout à fait caractéristique, absolument démonstrative et qui prouve la mort instantanée par asphyxie ou par sidération et qui détruit l’hypothèse de brûlures contre quoi les malheureux auraient pu lutter.

Je la dois à M. Muller, administrateur colonial et l’ancien chef de cabinet de M. Mouttet.

M. Muller est allé des premiers à Saint-Pierre. Ce qu’il a vu est ce qu’ont vu les autres, ce qu’on lit dans les différents entretiens que je publie. Mais il a vu, en plus, un fait des plus importants pour la reconstitution de la scène, de l’éclair tragique où Saint-Pierre, broyé, s’est écroulé sur ses habitants instantanément rayés du nombre des vivants, tous.

C’est dans la rue de Longchamps, devant la maison qu’habitait un docteur. La rue était nette de décombres. Les maisons, peu élevées, s’étaient écroulées à