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Le docteur Saint-Maurice m’a aussi conté l’horreur des cadavres qui venaient par morceaux quand on les voulait mettre en tas pour les incinérer : « les travailleurs les réunissaient par pelletées ». N’insistons pas sur ce tableau. C’est un genre de reportage qui ne me convient pas. Et cependant je les ai vus… moi aussi… les morceaux lugubres.… J’en ai vu que l’explosion avait séparés, les projetant qui par têtes, qui par rachis, qui par membres… très loin les uns des autres… sur la Savane, au pied des arbres écartelés…

Cadavre rue Victor-Hugo.

Que je note un détail oublié dans le récit de ma promenade aux ruines. Tous les débris de bois, tous les morceaux d’arbres étaient moisis d’une espèce d’amadou rouge, d’un vermillon clair et du plus tragique