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elles accompagnaient une première pluie de cendres, qui tombait sur le Prêcheur. Une petite pluie.

Le 18, il y en eut une plus forte, avec des détonations au sommet de la montagne, et des trépidations dans le sol du bourg.

On recueillit des cendres et on les envoya à Fort-de-France où elles furent analysées par M. Mirville. Et on prévenait le gouverneur qu’une éruption, laquelle s’annonçait grave, commençait.


Tandis que M. le Dr Saint-Maurice, abord du Canada, feuilletait son agenda de poche pour me donner exactement ces dates prémonitoires, M. Muller, l’ancien chef de cabinet de M. Mouttet ajoutait :

— « Oui, c’est une dépêche de M. Sully qui avisa le gouverneur. Et M. Mouttet parut très agacé. Bon, dit-il… un volcan par-dessus le marché, comme si nous n’avions pas eu assez des élections… Voilà un volcan qui ferait bien d’attendre. »

Cela n’empêcha point M. Mouttet de convoquer aussitôt les « personnalités scientifiques » de Fort-de-France, le chef du service de santé, des médecins, des artilleurs, etc., etc… et de leur demander avis, conseil… Leur conclusion à tous fut qu’il n’y avait qu’à attendre. »


Un autre passager qui assistait à la conversation, le Dr L’Herminier, dit aussi.

— « Les artilleurs surtout ne pouvaient, ne voulaient supposer que le volcan deviendrait un jour dangereux. » Un capitaine entre autres, M. de Kerraoul, qui possédait bien la topographie de la région et « s’entendait » en volcans… prétendait que jamais la Montagne