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XXIV

ENTRETIEN AVEC M. PEYROUTON


Le Trésor. La Banque.


Notre ancien confrère Peyrouton, qui fut directeur de l’Estafette, est le trésorier particulier de Saint-Pierre. Revenant de congé à bord du Canada, il devait arriver régulièrement à Saint-Pierre le 8, au jour. Un retard de paquebot ne le mit devant Saint-Pierre que le 9. Saint-Pierre n’existait plus.

M. Peyrouton fui chargé par le gouverneur de procéder au comptage des valeurs et espèces qu’on pourrait retirer de dessous les décombres du Trésor et de la Banque.

Il fut à Saint-Pierre le 11 avec le procureur de la République, le capitaine Evano et un détachement de quarante soldats.

La « corvée » dura de midi à onze heures du soir.

Le Trésor avait été pillé. Dans le coffre éventré, on trouva une fiche de caisse indiquant que le compte de l’actif avait été arrêté, le 7, au soir, à 103,000 francs. La « mission privée » de recherches et fouilles qui avait opéré là n’avait pas perdu sa journée.

Des deux caveaux de la Banque, on retira billets, or, argent, deux millions et quelques centaines de mille francs. Il y avait 1,500 sacs contenant chacun 200 pièces de 5 francs, les artilleurs les emportaient, deux sur chaque épaule, de la Banque au rivage. Le capitaine Evano, qui commandait le détachement, trouva six