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maisons étaient réduites en cendre. Il n’y avait même pas de cadavre. Tout avait été volatilisé…

C’est seulement dans la partie de Saint-Pierre appelée le Mouillage, soit sur le port, qu’il y avait des cadavres et quelques ruines.

Tout, depuis le Prêcheur, les Abymes, jusqu’à Saint-Pierre avait été volatilisé. Une partie du Carbet était comme le Mouillage. Deux ou trois familles seulement se sont sauvées de cette localité.

Après ces jets de flammes la montagne s’était calmée complètement. Elle ne lançait plus ni flamme, ni fumée. Vers onze heures, elle recommença à lancer de la fumée et de la lave. C’est alors que nous sommes partis pour la Trinité où nous devions être à l’abri.

J’appris, depuis, que du côté de Macouba et de la Grande Rivière, il s’était formé des fissures vomissant de la lave enflammée. La population a dû évacuer par mer et gagner la Dominique, les chemins par terre étant rendus impossibles par les deux sortes de lave.

Il y a la lave de boue qui se coagule tout de suite, et une lave de feu qui descend jusqu’à la mer.

La lave descend comme une rivière enflammée jusqu’à la Roxelane, là pénètre sous terre et va sortir à la lame.


XIX

LE RÉCIT DE M. ODILON DARSIÈRES


Ce récit m’a été communiqué par un ami de Fort-de-France, et je le publie tel quel :


Samedi 3 mai. — Le volcan de la montagne Pelée, qui depuis quatre jours fume, a jonché le sol et les toits des