Page:Hess - La Catastrophe de la Martinique, 1902.pdf/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la forte race créole des Antilles… Un digne fils de ces blancs qui jadis, l’épée à la main, ont si vaillamment défendu leur île, leur île française, contre l’Anglais… et nous l’ont conservée.

Et cependant on comprendrait les défaillances, après de si terribles crises !


XVIII

LE RÉCIT DE M. MOLINAR


M. Molinar a dicté ses souvenirs et impressions au Courrier de la Guadeloupe qui les a publiés, et à qui je les emprunte :


Lundi la montagne fumait comme d’ordinaire.

Je suis descendu des Trois-Ponts et j’ai été chez Mme Clerc qui habitait le Mouillage (Saint-Pierre).

Elle a mis une voilure à notre disposition. Nous sommes partis. Dans cette voiture il y avait Mme Coypel, Mlle Carland, Mme Clerc, Mme Cambeilh, ma tante, Mme Molinar et moi. Nous allions visiter la Rivière-Blanche.

L’accident Guérin n’était pas encore arrivé.

Il y avait sur la route environ 15 centimètres de cendre.

Arrivés à l’usine, vers midi moins le quart, nous avons mis pied à terre et nous avons été à la Rivière. Mais, comme le terrain était très spongieux, Mlle Carland s’est enfoncée à mi-jambe dans cette boue. Je lui ai donné la main et l’en ai retirée.

Devant cet accident, et l’état du terrain nous n’avons pas poussé plus loin et nous nous sommes rembarqués.

Je suis remonté chez moi aux Trois-Ponts.

C’est là que j’appris l’accident de l’usine Guérin, survenu