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virent venir le danger et eurent le temps de commencer à fuir. (Cela, d’ailleurs, n’empêche pas qu’ils aient été sidérés, soit par une asphyxie foudroyante, soit par une fulguration, peut-être par les deux simultanément.)

Dans la rue de Longchamps, il a vu les cadavres comme tombés en courant, puis poussés, entassés, par la trombe, qui les dénudait, les scalpait.

Dans la rue de la Banque, il a noté que les gardes de police, alors au rapport, avaient dû fuir vers le rivage : ils étaient tombés à des distances différentes ; le sabre était à côté des cadavres carbonisés.

Près de la maison Knight, il a vu le rouff d’un navire. Sur ce rouff, il y avait un cadavre dans l’attitude d’un homme qui déjeune, à côté, demeuraient l’assiette, le couteau, la bouteille.


XVI

DEUX LÉGENDES


Le prisonnier miraculé et les deux artilleurs.


Voici une histoire extraordinaire, celle du prisonnier Auguste Sybaris… Mais je ne suppose pas que M. Clerc la croie vraie, car M. Clerc n’est pas… un Américain.

M. Clerc a vu ledit Auguste au Morne-Rouge chez le curé.

Le 8, Auguste, qui, paraît-il, avait eu ce qu’on appelle en Corse un accident (son couteau mis par hasard dans le ventre d’un ennemi) était enfermé dans la prison de Saint-Pierre. On lui avait donné pour logement un cachot souterrain.