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Je me propose de publier ces deux documents avec mes notes lorsqu’elles seront coordonnées. Je n’ignore pas l’importance de ces deux facteurs dans la répartition ultérieure des indemnités, aussi ma conscience me dit bien haut de ne pas les faire disparaître.

Veuillez agréer Monsieur, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.

Charles Riffard.
Notaire à Saint-Pierre.

16, rue des Jardins-Saint-Paul, Paris.

Le 23 juin 1902.


M. Clerc devant l’éruption et dans les ruines.


Revenons au volcan.

Voici comment M. Clerc m’a décrit l’éruption du 8, à laquelle il a assisté du haut des mornes qui dominent immédiatement Saint-Pierre :

« Le matin du 8, nous étions dans la maison de l’habitation Litté, au Parnasse. À huit heures moins dix, on entendit une détonation. Pas très forte. Nous sortons pour regarder. Alors, deuxième détonation, très forte celle-là.

« Puis j’ai vu sortir de l’étang sec un fleuve de fumées lourdes, excessivement noires. Ces fumées coulaient en moutonnant avec un bruit sinistre. On sentait que cela était pesant, puissant. Un gigantesque bélier roulant… je répète l’expression, roulant…

« On entendait le craquement de tout ce que cette trombe roulante brisait, arrachait sur son passage. Cette masse noire qui dévalait ne se confondait pas avec les fumées qui continuaient de monter du cratère en