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ajouté : « de gens qui aujourd’hui voudraient bien profiter de la catastrophe pour rétablir leurs affaires compromises », et que d’autres ont même dit : « pour pêcher en eau trouble ». Mais, si ce propos est nié, je veux bien consentir que j’ai mal entendu…

Vous le voyez, si, d’un côté, l’on est violent, on ne l’est pas moins dans l’autre camp.

J’ai dit la version de l’un et la version de l’autre.

Je crois qu’il est facile de choisir.


Et pour que cela soit plus facile voici un document que je veux publier de suite, une simple lettre, reçue le lendemain de la publication de l’entretien Clerc dans le Journal.


Monsieur Jean Hess au « Journal ».


Ce n’est pas sans une vive émotion que je lis dans le Journal, votre récit de l’horrible cataclysme de Saint-Pierre, où les miens sont à jamais ensevelis, ainsi que les différentes interviews recueillies au cours de vos pérégrinations.

Sans préjuger des conclusions qu’entraînera avec elle, votre impartiale enquête, il me semble jusqu’à ce jour, qu’en dehors d’une présomption sérieuse relative aux intentions dissimulées de feu M. le Gouverneur, aucune preuve tangible n’a été faite.

Il m’appartient désormais de lever tous les doutes et d’éclairer le jugement de tous, non pas avec des allégations, — ce qui est toujours facile, mais avec des preuves irréfutables. — Voici comment !

Le 5 mai dernier se trouvaient réunis dans mon étude à Saint-Pierre, mes deux voisins et amis, MM. Fouché et Landes.

Ces Messieurs très inquiets du résultat négatif de leurs