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PRÉFACE

Quoiqu’en pensent, disent, écrivent et publient ceux qui trouvèrent inopportunes, maladroites, intempestives les réclamations du prince lukanthor, la révocation de M. Ducos, résident supérieur de France au Cambodge, démontre avec l’évidence du fait, plus nette que celle du raisonnement, tout ce qu’il y avait de droit et de justice en la plainte de cet héritier d’un Roi d’Asie que notre République protège... à la chaîne.

De cette aventure il me convient de tirer la leçon que j’y voulais, quand, il y a six mois, je la réglais au Cambodge.

Le prince que j’ai conduit ici et qui, au milieu de la kermesse, en la tourbe des vaincus résignés, exposés comme bêtes ou choses curieuses, très courageux, s’est levé disant au triomphateur, au Maître : « Vous avez oublié d’exposer vos crimes » ; ce prince, héritier de la plus ancienne dynastie qui soit au monde, j’ai voulu qu’il personnifiât, dans cette Exposition universelle, chez nous, les innombrables victimes de la politique indigène des blancs. Voilà les dessous de l’affaire Iukanthor ; ne cherchez plus, fouilleurs de petits scandales ; celui-ci échappe à votre intelligence. En guerre, en exploration, en promenade, j’ai parcouru l’Asie, l’Afrique neuve, les vieil—

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