aura choisi. Il est donc inutile que vous vous disputiez, tirant la langue ainsi que des chiens sur une piste de folie.
— Très bien, ajouta Elado, je la donnerai à l’homme qu’elle aura choisi.
Alors le jeune homme de sang royal, qui devinait un rival en Majogbé, dit :
— En ce cas, nous pouvons attendre en nous disputant ; Banyane choisira parmi nous ; les esclaves ne compteront point pour elle ; qu’en dis-tu, Elado ?
Le chef inclina la tête en riant. Et l’on but beaucoup de gin.
Avant de se retirer pour dormir, Elado parla à Majogbé :
— Je suis content de toi. Tu es un bon serviteur. Grâce à toi, la fête a été magnifique. Les ancêtres qui dorment sous ma maison ne se plaindront pas. Quand je reposerai près d’eux, promets-moi que tu feras ton possible pour que mon sacrifice soit beau, pour qu’il y ait de la joie comme aujourd’hui. Promets-moi aussi de belles funérailles. Tu veilleras auprès de mes fils, pour que je sois traité comme j’ai traité mes pères.
— Je suis ton esclave, maître. Sois certain que lorsque tu mourras, il y aura fête, il y aura joie. Il y aura grande joie, et cela coûtera des trésors à