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L’ÂME NÈGRE



MAJOGBÉ



Quand je voyageais dans le pays des Yoroubas, je prenais plaisir à écouter les histoires, les contes, les aventures que mes hôtes narraient pendant les longues heures passées de compagnie, le jour sur les vérandas fraîches, le soir autour du foyer dans la case chaude.

Ces peuples n’ont point la gazette écrite, qui, chaque matin, sert le fait divers et le feuilleton. Ce besoin universel de l’esprit humain obtient cependant chez eux satisfaction.

Lorsque le journal et le livre manquent, les narrateurs y suppléent.

Le journal et le livre n’ont pas toujours de la poésie. Les conteurs primitifs en ont toujours.