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du fond, revenant sans cesse, d’une manière oiseuse et maladroite, sur certains dogmes favoris. C’est ce que reconnaissent maintenant plusieurs de ceux mêmes qui applaudissent au réveil religieux et qui y appartiennent. Il faut ajouter encore que dans ce camp, la jeunesse au moins montrait quelque tendance à ce mépris du décorum et des bienséances ecclésiastiques, qui, chez les disciples de Darby, est poussé presque jusqu’à l’indécence.

Revenons maintenant à ces derniers, pour apprendre à nos lecteurs qu’Olivier et Rochat ne sont pas les seuls qui aient élevé la voix contre les idées nouvelles. Dans son Rapport annuel de 1841, la société Évangélique de Genève s’est prononcée contre Darby, celui-ci lui a répondu dans la brochure déjà citée, qui a pour titre : Quelques développements nouveaux, etc. Puis, en 1843, M. Wolff, candidat au saint ministère dans l’École de théologie qui relève de cette société, a soutenu publiquement des thèses sur le ministère, directement opposées aux erreurs darbystes ; et a publié ensuite ces thèses, développées, dans une brochure qui a pour épigraphe : Actes XX, 28, 30, et pour titre : Le Ministère, en opposition au hiérarchisme, et surtout au radicalisme religieux. Au mérite d’une grande fidélité scripturaire, d’une habile exégèse et d’un heureux rapprochement de textes, cet opuscule joint celui d’un ordre parfaitement logique et d’une exposition fort claire.

La thèse particulière que M. Wolff défend, que les dons surnaturels du St.-Esprit ont cessé, et que les χαριματα sont ces dons surnaturels, cette thèse est admise par beaucoup d’interprètes de la Bible[1] qui pensent tout aussi peu que

  1. Par exemple : Olshausen, Commentaire sur les épîtres aux Romains et aux Corinthiens, p. 640, ad 1 Cor. XII, 7–11