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à nourrir dans le corps les dispositions et les habitudes les plus nuisibles à la vraie sanctification ? »

« Et puis quelle est souvent, après tout, la pensée secrète de toutes ces révolutions ? Ne serait-ce point peut-être celle de tous les révolutionnaires ? « Ôte-toi de là, que je m’y mette ? »

« Aussi, quelles formes revêtent souvent les chrétiens jetés au moule de cette doctrine, spécialement les jeunes hommes, déjà par nature si enclins à la présomption, et parmi eux ces docteurs prématurés qui depuis quelque temps se répandent dans nos contrées ! Quelle suffisance chez plusieurs ! Quel ton tranchant ! Quel mépris pour tout ce qui n’est pas selon leurs vues ! Quel esprit de jugement ! Quelle absence d’égards pour l’âge et pour les services rendus ! Comme tout cet ensemble contraste avec la modestie, la petitesse de cœur, la sagesse, la douceur, la patience, et la suave onction de l’Esprit saint[1] !… »

» Et si nous voulons aussi parler un peu de ce qu’est le culte sur cette base dans les assemblées, où ne se trouvent pas des supériorités influentes et agissantes, que n’aurons-nous pas à dire ? D’abord dans certains cas, appauvrissement considérable quant aux dons d’édification, vu que ce même système, si bien fait pour ouvrir des bouches qui pour le moment devraient être fermées, a aussi pour inconvénient de fermer des bouches qui devraient être ouvertes, et cela en réduisant forcément au silence des serviteurs qu’on ne consentira à

  1. Plus haut il parle de ces nouveaux prédicateurs qui trop souvent n’ouvrent la bouche que pour se livrer, dans la prière même, à des allusions personnelles et verser sur leurs frères des torrents de fiel. Il soulève cette question : Sur quels passages des livres saints pourrait-on se fonder pour établir que dès les premiers temps les simples chrétiens parlassent dans les églises ? (p. 60).