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lui-même, en distinguant un royaume extérieur et un royaume spirituel de Dieu. Il se fait, comme le lui reproche fort bien Darby, une idée beaucoup trop étroite de l’Église. Rien ne peut mieux en faire juger que la guerre qu’il fait au pédobaptisme ; c’est là, selon Olivier, une pratique qui a matérialisé, partant dénaturé la notion d’église, et sur laquelle on ne saurait fonder une véritable société chrétienne. Olivier, au reste, n’est pas le seul dans le canton de Vaud qui professe aujourd’hui ces principes-là. Nombre de dissidents sont comme lui baptistes ; et bien des membres de l’Église nationale pourraient l’être sans s’en douter.

Un des morceaux les plus saillants de la brochure d’Olivier sur le royaume de Dieu est celui où il parle des funestes suites de l’anarchie plymouthiste (p. 157–164). Il en parle en homme qui a vu les choses de près, et son témoignage est encore d’autant plus précieux que c’est celui d’un dissident prononcé. Après avoir dit un mot du bien que pourrait faire le plymouthisme, bien négatif, qui serait de détruire violemment une œuvre d’homme par une autre œuvre d’homme, voici comment il expose les tristes effets du nouveau système :

« Question. Ce système peut-il aussi avoir des conséquences fâcheuses ?

Réponse. Je pense qu’oui, et en voici un certain nombre. Je signale d’abord l’agitation douloureuse qu’il produit nécessairement dans bien des esprits, soit par l’obscurité de son auteur, soit à cause des assertions hardies et étranges dans lesquelles celui-ci semble se complaire. Quelle peine on ressent à l’ouie de cette phraséologie inconcevable : l’économie est en ruine ; l’église a apostasié ! Et, comme il y a pourtant au milieu de ces allégations quelque chose de vrai, présenté d’ailleurs avec une supériorité incontestable, quant à la con-